Comment vivre avec l’anxiété?

L’angoisse et l’anxiété sont un des motifs principaux de consultation d’un psychologue.

A des degrés variés, nous connaissons tous l’anxiété car elle est inhérente à la condition humaine. Étant des êtres pensants, pourvus de la capacité d’anticiper, nous ne pouvons nous empêcher de nous projeter dans l’avenir. Cet avenir, nous ne le contrôlons pas mais en sommes les seuls acteurs. Nous sommes donc confrontés à la liberté, au choix et donc à l’incertitude et la peur qui l’accompagne.

La peur a pour utilité de nous prévenir d’un danger et de trouver le moyen de se protéger par la fuite, l’attaque ou l’immobilisme. Elle peut se déclencher de façon inappropriée si nous faisons une mauvaise interprétation de la situation vécue (voir texte sur les émotions).

L’anxiété est une peur sans objet. La peur se déclenche sans raison, pour nous protéger d’un danger qui n’existe pas mais que pourtant nous anticipons et ressentons comme réel.

L’angoisse définit les symptômes physiques qui accompagnent l’anxiété. Notamment sous la forme des attaques de paniques : rougissement, sueurs, tremblement, tachycardie, etc.

D’où vient l’anxiété ?

Elle pourrait se définir comme une allergie à l’incertitude.
L’anxiété peut être expliquée par différents facteurs :

  • Un manque de sécurité intérieure. Elle impacte notre confiance en soi, en l’autre et notre perception du monde. En conséquence, elle renforce ou diminue notre tolérance à l’incertitude. Cf théorie de l’attachement.
  • Un traumatisme du passé. Des évènements traumatiques uniques ou répétés qui n’ont pas été traités et assimilés psychologiquement restent en toile de fond dans notre esprit.
    Ils peuvent maintenir un état d’anxiété permanent ou se réactiver dans des situations vécues comme similaires à l’évènement.
    Il peut s’agir, de violence, de deuil… mais aussi d’atteinte répétés à l’estime de soi (dévalorisation, agressivité, instabilité de l’environnement). C’est comme si la peur structurait le fonctionnement du cerveau et s’organisait autour d’elle pour maintenir sa survie. Le cerveau se met en vigilance permanente et les circuits neuronaux de la peur s’activent irrationnellement.
  • Les modèles d’identification. Nous prenons modèle sur notre environnement. Des parents inquiets, nerveux, créent à la fois un sentiment d’insécurité et aussi un modèle de réaction face à ce qui est interprété comme dangereux.
  • Les contraintes existentielles : la solitude, la finitude, la quête de sens, la responsabilité, l’imperfection, la liberté. La conscience de notre condition humaine et de ses limites peut générer une angoisse fondamentale.
  • Les conflits internes. Il s’agit de décalages (dissonance)
    • Entre ce que nous sommes, faisons et avons et ce que nous aimerions être, faire et avoir
    • Dans la prise en compte de nos valeurs : ce que l’on nous demande d’être ou faire, ce que la société propose et notre impuissance à aller contre ou faire avec ;
    • Entre nos besoins et leurs satisfactions ;
    • Dans nos croyances. Quand nos certitudes, nos références, nos repères, nos convictions sont remises en question.
    Ces décalages créent un combat intérieur dont nous ne parvenons pas à sortir gagnant. Cela crée de l’angoisse contre laquelle nous luttons par différentes techniques ; la généralisation, la rationalisation, le déni .
    Ex : « Mon copain m’a trompée, j’en conclus que tous les hommes sont infidèles et je ne rencontre plus personne. »
    « J’aimerais changer de métier et devenir boulangère. Mais c’est un métier difficile, il faut se lever tôt, les revenus sont incertains. Donc, j’abandonne mon rêve et me dit que ca n’en vaut pas la peine. » L’objectif étant de contrôler l’angoisse, la peur, la frustration.

Comment apaiser l’anxiété ?

Faire totalement disparaitre l’anxiété est impossible. Nous devons accepter qu’elle fait partie de notre condition.
Quand elle est trop présente, l’objectif est de la faire passer d’une grande anxiété à une petite anxiété.

Pour y parvenir :

  • Apprivoiser l’incertitude en la rationalisant. Que peut-il se passer de pire ? Quelle seront réellement les conséquences ? Quelles ressources ai-je ?
  • Permettre une pacification du corps de l’esprit en travaillant sur l’acceptation des émotions. Cela peut passer par la méditation, la sophrologie, la psychothérapie.
  • La psychothérapie permet de comprendre le message que nous délivre l’anxiété. Derrière cette peur sans objet, quelle peur fondamentale s’exprime ? d’où vient elle ?
    Par exemple, que dit la peur de s’exprimer en public ? Pourquoi ai-je si peur du regard de l’autre ? Ai-je un sentiment d’imposture ? Est-ce que je porte de la honte ? D’où cela vient-il ? Le travail et la relation avec le psychologue ou le coach favorisent la reconstruction de la sécurité intérieure

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