Est-il possible de mieux vivre en entreprise ?

Chaque jour mes patients me relatent leurs vécus plus ou moins souffrant au sein de l’entreprise. Le travail est trop rarement un espace d’épanouissement.

Quelle est notre marge de liberté et d’action dans cet environnement que nous n’avons pas entièrement choisi ? En quoi celui-ci active et révèle nos failles, nos limites, nos blessures, nos carences, nos angoisses et nourrit notre mal-être et par conséquent celui des autres ?

Malheureusement, malgré les belles paroles, les formules toutes faites, les coaching d’équipe et autres sessions de team building, les comportements ne sont pas forcément en congruence avec les valeurs prônées : surcharge de travail, pression du résultat, management inexistant ou toxique et pour couronner le tout, manque de reconnaissance… Les valeurs sont portées et relayées par des êtres humains dans toute leur complexité. Les enjeux individuels, collectifs et économiques s’entrechoquent.

La vie en entreprise, c’est la rencontre d’une personne avec un environnement. En effet dans notre cadre professionnel, comme dans le couple ou avec nos amis, peuvent se rejouer nos relations précoces et souvent une répétition de relations insatisfaisantes, frustrantes ou maltraitantes.

Nous sommes activés là où nous sommes déjà en fragilité et sommes amenés à remettre en place des mécanismes, des façons de penser, des croyances dont la source est ancienne et nuisible pour soi et l’autre. Par exemple, le rapport à l’autorité, qu’il soit dans l’opposition ou la soumission peut trouver son origine dans la relation avec les figures parentales.

La rencontre avec cet environnement de l’entreprise peut ainsi se faire pour le pire ou le meilleur. Un manager bienveillant peut réparer des relations précoces de rejet, d’atteinte à la confiance et l’estime de soi, mais l’inverse peut creuser le trou déjà présent.

Bien se connaitre est donc nécessaire pour le subir le moins possible, éviter d’être en sur-adaptation, et pouvoir prendre sa part avec lucidité dans les interactions, qu’elles soient positives ou marquées par des dysfonctionnements.

Avoir conscience de son rapport à la frustration, la rivalité, la peur, la honte, la colère, l’agressivité, l’angoisse d’abandon, la peur du jugement, du rejet…. (la liste est longue) est primordial pour être bien avec soi, l’autre et pour l’autre. Le bien-être collectif ne peut pas faire l’impasse sur le bien être individuel dont chacun a aussi la responsabilité. Ni victime, ni bourreau.


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