L’attachement, un lien fondateur

Pourquoi s’intéresser à l’attachement ?

Le type d’attachement vécu avec nos premiers objets d’amour (les parents) a un impact sur de nombreux aspects de la personne que nous devenons. Cet attachement premier favorise ou non notre sécurité intérieure, socle essentiel à la construction de la confiance en soi et en l’autre. Tout au long de notre vie, ce sentiment de sécurité oriente nos choix et relations.

Qu’entend-on par attachement ?

Nous avons besoin des autres pour survivre ; dès la naissance nous mettons en œuvre des stratégies adaptatives afin de recevoir l’affection et l’aide dont nous avons besoin.
L’attachement peut donc se définir comme une fonction basée sur des mécanismes innés chez l’homme, qui lui permet de trouver une certaine sécurité dans la proximité avec les autres.
La façon dont nous vivons nos premiers attachements vont nous fournir une réponse à deux questions :
« comment faire et être pour obtenir sécurité et amour ? »
« que puis-je attendre de l’autre en terme de sécurité et amour ? »

Quelle est la différence entre attachement et lien ?

L’attachement est un lien, mais une forme de lien particulière. Il s’agit d’un lien affectif caractérisé par une recherche de sécurité.
La qualité des liens, qu’ils soient sociaux, amicaux, familiaux ou amoureux est façonnée par la confiance qu’un individu va avoir vis-à-vis des autres. La manière dont il aura été porté affectivement mais aussi émotionnellement dès le plus jeune âge lui permettra de développer une plus ou moins grande confiance envers soi, le monde et les autres.

Comment fonctionne l’attachement ?

Le sentiment de sécurité issu de l’attachement se construit :
en recevant des réponses adéquate à ses besoins (surtout affectifs) et ses questionnements
S’il y a trop de désaccordages entre l’expression des besoins et la réponse obtenue, le sentiment de sécurité peut être fragilisé.
L’enfant construit en lui des représentations mentales qui l’organiseront au travers de ce qui a été nommé des « modèles internes » de représentation.
Par modèle interne, nous entendons la représentation de soi, de l’autre et de ce que l’on doit faire pour s’adapter et obtenir ce qui est nécessaire à sa survie (affection, soutien, attention, écoute, intérêt, reconnaissance). ..
Quand tout se passe bien, l’enfant grandit avec la pensée « je peux être tel que je suis », « si je vais vers l’autre, il sera la, je peux avoir confiance »
Cela ne se passe toujours si bien.
Par exemple, avec une mère dépressive, peu disponible affectivement. L’enfant va se construire un modèle interne de la relation sur ces postulats :

  • si j’ai besoin d’affection, je risque fortement de ne pas l’avoir
  • je vais donc considérer que l’autre n’est pas disponible pour moi
  • je choisis donc de ne pas exprimer mon besoin, je me replie et imagine que je ne mérite pas cette affection et que personne ne voudra ou saura me la donner
  • je préfère donc ne rien demander et quand j’en reçois cela n’est jamais satisfaisant, suffisant ou légitime.

On peut comparer la relation avec le parent à une danse à deux. Chacun des partenaires effectue un mouvement en fonction duquel l’autre réagit afin que la danse continue de façon harmonieuse. Si les partenaires ne parviennent pas à s’accorder, la danse devient saccadée, un partenaire peut tomber, la danse peut s’arrêter. Pour que la danse soit fluide, chacun doit pouvoir s’exprimer, être a l’écoute, se sentir en confiance.

en apprenant à reconnaitre et exprimer ses émotions comme celle de l’autre.
Pour cela l’environnement familial doit être là pour lui donner un modèle et pour l’encourager à parler de ce qu’il ressent. C’est ainsi, que l’enfant développera la capacité à gérer ses émotions et l’empathie.

Que permet un attachement suffisamment sécure?

  • L’estime de soi.
    Etre entendu dans ses besoins permet de se sentir une personne de valeur. « J’existe, j’ai de la valeur, j’ai le droit d’être différent et de m’exprimer »
  • la confiance.
    « J’ai confiance en moi, quand je m’exprime et désire quelque chose, je l’obtiens, cela fonctionne.« J’ai confiance en l’autre qui me veut du bien et me prend en compte. J’ai confiance en la relation et en ce qui en émergera.
  • la capacité à explorer le monde et apprendre.
    Je me sens en sécurité, conscient de ma valeur, confiant, je peux donc aller vers la nouveauté en acceptant l’incertitude. Je fais suffisamment confiance à l’autre pour considérer qu’il peut m’apporter ses connaissances. Je suis suffisamment tranquille intérieurement pour que mon esprit soit disponible à l’accueil de nouveaux apprentissages
  • la régulation émotionnelle.
    Je ressens cette sécurité intérieure qui me permet d’accueillir mes émotions et des les réguler si nécessaire (voir article sur les émotions)

On peut donc trouver les sources du manque d’estime de soi, de la confiance de soi, de la défiance envers l’autre, de la peur, de la difficulté à prendre des risques et gérer ses émotions, dans des relations d’attachements insécures.

Attachement et liens amoureux à l’âge adulte

Cette insécurité peut s’exprimer sous différentes formes

  • la dépendance affective.
    Trop d’insécurité intérieure peut engendrer une angoisse d’abandon, une intolérance à la séparation, une recherche de fusion avec l’autre, un besoin jamais assouvi d’affection et de réassurance
  • une difficulté à s’engager de peur d’être étouffé ou au contraire d’être abandonné
  • une incapacité à aller vers l’autre ayant la certitude que l’on sera rejeté
  • une incapacité à se considérer comme aimable en lien avec un manque d’estime de soi

Comment reconstruire sa sécurité affective?

Un attachement n’est jamais totalement sécure. Le parent parfait n’existe pas et tant mieux. Il est inévitable de vivre des désaccordages dans la relation. Ceux ci sont aussi fondateurs car permettent de trouver les ressources en soi et d’intégrer l’imperfection, le droit à l’erreur chez soi et chez l’autre.
Même si cet attachement a été fragilisant, ses conséquences ne sont pas irréversibles.
Les parents ne sont pas les seules figures d’attachement : les professeurs, les grands parents, les amis peuvent faire vivre d’autres expériences de lien et construire la confiance malgré tout.
Les rencontres et les expériences vécues sont aussi des facteurs de résilience.

L’apport du psychologue et du coach

Être accompagné par un psychothérapeute ou un coach permet

  • d’évoquer son présent à la lumière du passé et de mettre a jour ses modèles internes opérants. En les déjouant, nous évitons de les reproduire et obtenir toujours les mêmes résultats insatisfaisants. De cette façon , nous évitons de nous confirmer dans nos croyances négatives ; « je ne suis pas aimable », « les autres vont me juger », « je vais être rejeté »
  • de vivre une relation d’accordage dans un cadre sécurisant et soutenant. Vivre une autre expérience relationnelle (bienveillance, écoute, accueil) redonne confiance en la possibilité d’une qualité de lien
  • de développer sa capacité a écouter, nommer, accepter ses émotions pour les apprivoiser et les réguler

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